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Et si c'était vrai ?

27 septembre 2010

Déménagement

Mon blog continue à cette nouvelle adresse : http://themanilove.over-blog.com/
Tous les articles ainsi que les commentaires ont été rapatriés sur le nouveau blog. Celui-ci sera supprimé d'ici peu de temps.
Bonne visite !

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11 juin 2010

Des problèmes d'identité en France...

... ou comment une paire de pieds mal placés conduit à des accusations de racisme.

Comme tous les soirs, j'ai pris le bus de 19h23. A part que d'habitude il passe à 19h24, et qu'aujourd'hui il est passé à 19h28. Il y avait plus de monde que d'habitude aussi. Un homme à l'avant. Un autre mec plutôt vers l'avant, assis en marche arrière, avec vue sur tous les autres passagers. Deux jeunes dans le carré du fond, là où j'aime me mettre d'habitude. La bonne femme qui prend le bus de temps en temps, en train de composter son ticket, qui est allée s'asseoir à côté de la porte du milieu, et juste de l'autre côté du couloir l'homme qui l'accompagne systématiquement (probablement son mari, ou alors son amant). Je les soupçonne tous les deux de boire quelques litres de bière avant de prendre le bus. Des fois, ils boivent une dernière (ou pas) canette pendant le trajet. Derrière cet homme, un autre homme. Et moi, qui me suis installé à peu près au niveau des jeunes, donc vers l'arrière, de l'autre côté du couloir. On était donc 8 passagers.

La bonne femme n'était pas contente (comme souvent), et elle l'a fait savoir (comme toujours),  cette fois parce que les deux jeunes avaient pris sa place préférée (d'habitude c'est plutôt des réflexions sur la conduite du chauffeur). Et en les regardant, elle a cru voir qu'un d'eux avait les pieds sur le siège d'en face. Alors qu'il avait posé ses pieds, comme je le fais souvent, sur l'espèce de renflement où il y a les roues en dessous, mais pas sur le siège. Donc elle lui fait la réflexion, bien fort, de ne pas mettre ses pieds sur le siège. Il lui répond qu'ils ne sont pas sur le siège, et elle entend que ce n'est pas son siège. Elle commence à lui faire la morale, comme quoi son jogging de merde tout crasseux on s'en fout s'il le dégueulasse, qu'il se fout de la merde dessus ou quoi (ou un truc de ce genre), mais que s'il fout ses godasses sur le siège de devant il va le dégueulasser et que si une fille en jupe blanche vient d'asseoir dessus ça va la salir ("imagine si c'est ta soeur, tout en blanc, qui s'assoit, ..."). Les deux jeunes, pour calmer le jeu, répondent le moins possible.

Mais voilà que le mec en marche arrière, qui ne loupe pas une miette du spectacle, s'en mêle en faisant signe par deux fois que la bonne femme est folle (vous savez, en faisant tourner son index contre sa tempe). La deuxième fois, ça n'a pas échappé au type qui accompagne la bonne femme, qui lui demande "pourquoi tu fais ça toi". Le débat se poursuit entre le mec qui prend la femme pour une folle, la folle en question, le type qui l'accompagne, et l'homme derrière lui qui s'en mêle à son tour, à coup de "c'est pas vos oignons", "qu'est-ce que ça peut vous faire", "c'est une question de politesse, de respect et de propreté", et autres phrases du genre, jusqu'au fameux "la propreté ça existe chez nous". Et alors vas-y que moi je suis français, marocain, musulman ou autre, que toi t'es qu'un raciste, que on sort du bus et que jte démonte ta gueule. Finalement, la tension a baissé, deux clans se sont formés (d'une part le type en marche arrière et les jeunes, malgré eux, qui ne lui ont rien demandé, et d'autre part le couple et l'homme juste derrière) et fermés (on se parle entre nous, on évite de parler aux autres). Le type en arrière a voulu sympathiser avec les jeunes, et leur a conseillé de descendre du bus avec lui ("vous êtes qu'à 10 minutes de la gare à pied ici"), par contre j'ai pas bien saisi pourquoi, peut-être parce qu'il était arrivé ou parce qu'il en avait marre des autres. Les jeunes ont refusé, il est descendu seul, au même arrêt que moi (parce que moi, j'étais arrivé).

Deux constats.

Six personnes sur huit dans un bus qui ne se connaissent pas et qui se parlent, c'est phénoménal. Dommage que ce soit pour se monter les uns contre les autres...

D'une simple histoire de pieds mal placés, on arrive à un conflit inter-générationnel et inter-ethnique (pour ne pas dire inter-racial). A cause de deux petits mots (bien placés cette fois) au milieu d'une phrase : "chez nous". C'est vraiment après ces mots que la tension a monté (et que les jeunes sont complètement passés au second plan, du coup). Comme si au moindre problème et à la moindre prise de position il fallait se justifier par son appartenance à une catégorie (la "bonne", de préférence) de la population. Comme si tous les problèmes devaient obligatoirement tourner autour de différences d'origine. Comme si on se sentait systématiquement attaqué lorsqu'on remet en doute, de façon volontaire ou accidentelle, notre appartenance au groupe. Comme si cet appartenance au groupe tournait forcément autour de l'origine géographique, et non à des pratiques (ici les groupes semblaient plutôt, je cite, être "français" ou "musulman", plutôt que ceux qui mettent ou pas les pieds sur un siège, puisque c'est de ça qu'il était propos à l'origine). Comme si on avait besoin de se construire une identité reconnue par tous, acceptée, jamais remise en question, pour se sentir "chez nous", et non "chez eux".

A développer, et à digresser.

1 mai 2010

Pierre par pierre

Pierre par pierre

Pierre par Pierre. "Garçon charmant.
Rencontré tout bêtement
Sur la Place du Parlement.
On se percute violemment,
Ceci accidentellement,
On s'excuse poliment,
On discute gentiment,
Et après un bon moment
On s'embrasse goulûment.
On s'étreint avidement.
C'était mon premier amant",
Et les murs tombent tendrement...

Pierre par pierre. Ensevelis
Sous des tonnes de débris
Ces gens cherchent une sortie.
Puis tous les peuples, enhardis,
Se joignent à ces démunis
Et les aident par des crédits.
Sous la ville anéantie,
Sur un territoire meurtri,
Dans un pays affaibli,
Des corps mourants ou sans vie ;
Et des intérêts non dits
Quand les murs tombent lourdement...

Pierre par pierre. A s'obstiner
A diviser pour régner,
Les leaders ont échoué.
Et le peuple s'est soulevé,
Berlin enfin unifiée.
Mais tout n'est pas terminé :
Il faut encore oublier
Ce qu'ils ont dit, ces idées
Qui nous donnaient la nausée.
Cela va nous demander
Beaucoup de temps, parce qu'on sait
Que les murs tombent lentement...


Poème écrit pour un concours, sur le thème "Les murs sont de plus en plus petits", où je n'ai pas fini dans les 26 classés (parmi 64). Ce qui fait que j'estime avoir gagné mon pari : un poème dérangeant, bizarre, trop politiquement (ou poétiquement, devrais-je dire) incorrect. Au final, jsuis pas déçu de moi. C'est un poème qui me ressemble et que j'ai pris plaisir à écrire.

17 mars 2010

Instantannés 72 et 73

Les instantanés, ce sont de petits écrits écrits le soir. La dernière chose que je fais avant de me coucher, après la journée. Ça fait quelques lignes, ça prend quelques minutes. Ce sont des petites histoires, des poésies, des pensées, des phrases seules. Les instantanés, ils sont écrits à la suite de mon journal intime abandonné. Ce n'est sûrement pas pour rien.


Vendredi 12 mars - 0h57

Loin de toi, je suis loin de moi. Une terre qui a retenu celui que j'étais. Un départ pour mieux changer, une arrivée où je m'étais déjà trouvé, et des allers-retours pour me confirmer. Mais chaque fois que je me rapproche tu me guettes et je te nargue. Je rentre en toi comme je me retrouve pour mieux nous dominer. J'aime me perdre dans tes creux, j'aime embrasser ta courbe de mes yeux, je m'émeus de cette animation qui te meut. Et si je crois te connaître, je t'apprends un peu plus à chaque fois. Et si je crois me retrouver dans ton dédale, je sais pourtant que tu me caches bien. Tu me dissimules et ne veux pas me rendre à moi-même. Et quand enfin tu me montres ta Rue de la Vache, jre comprends que tu m'y as fait disparaitre à jamais.Cette rue que j'ai tant cherché et que tu m'as toujours caché jusque là, c'est ici que tu m'as emmené pour me perdre. Mais tu ne pouvais pas savoir que je suis puissant aujourd'hui. Et ce moi que tu m'as enlevé, que tu as pulvérisé dans cette rue, je ne viendrais jamais le reconstruire, mais je saurais m'en souvenir et lui rendre visite quand il le faudra. Tu me guetteras, et je te narguerais.


Mardi 16 mars - 22h39

C'est un palais blanc construit à flanc de colline, sur l'avenue du Tibidabo, avec vue sur la mer, au loin. A ses pieds s'étend la ville et son tumulte. Les petites rues étroites aux détours desquelles un vendeur tentera de vous faire pénétrer dans son humble boutique, ou de vous vendre quelques grammes. Les veines sinueuses du cœur historique où les bobos achètent dans les boutiques d'art, et où les pauvres volent dans les boutiques pauvres. Les petites places devant les églises sombres où les cloches sonnent plus souvent pour les enterrements que pour les baptêmes. Mais pourtant j'ai l'habitude de prendre le tramway bleu et de me rendre dans ce fouillis irritant et fascinant. J'aime me perdre au milieu de la foule, la regarder et l'imaginer. Je m'arrête ici et là et j'attends l'événement. Muriela qui descend dans la rue pour lire sur un banc de la place, Javier et ses copains qui effrayent les pigeons et les vieilles femmes en traversant la rue sur leurs skateboards, Fernando le conteur fou aux mille et une histoire. Lorsque les beaux jours reviennent, je continue mon chemin jusqu'à la plage où je reste jusqu'à la tombée de la nuit. J'écoute longuement le vent et les vagues et les cris des enfants et les rires de leurs mères. Mais aujourd'hui, le tramway bleu est en panne. Alors je reste dans mon palais blanc à regarder toute cette vie de loin. Je restedans mon 'Picolo Estambul".

4 février 2010

Instantanné 69 à 71

Les instantanés, ce sont de petits écrits écrits le soir. La dernière chose que je fais avant de me coucher, après la journée. Ça fait quelques lignes, ça prend quelques minutes. Ce sont des petites histoires, des poésies, des pensées, des phrases seules. Les instantanés, ils sont écrits à la suite de mon journal intime abandonné. Ce n'est sûrement pas pour rien.


Mardi 12 janvier - 1h07

Quand les faucons volent au dessus du Royaume, les Six Reines se figent et les observent. Le peuple s'arrête et les regarde. Leur vol majestueux au dessus de la vallée. Le temps prend son envol et s'élance loin de là à travers les cieux et les siècles...

Quand les faux cons battant traversent le Royaume, les Six Reines se figent et hurlent. Le peuple s'arrête et les regarde. Leurs tanks dévastateurs au milieu de la vallée. Le temps s'écrase au sol et les minutes semblent être des siècles...

Quand les combats tant sanguinaires s'abattent sur le Royaume, les Six Reines se figent et gueulent. Le peuple se lève et les rejoint. Leurs armes à feux visant le coeur de la vallée. Le temps du vol des faucons semble bien loin, envolé depuis des siècles...

Quand les faucons d'acier, ces missiles, déchirent le Royaume, les sirènes déchirent l'air et les tympans des Six Reines qui règnent sur le Royaume des Si. Et Si le peuple s'arrêtait, il entendrait chanter au fond de la vallée le choeur des faucons dévastés, qui suspendent leur vol et se laissent le temps de laisser filer les siècles, dans l'espoir que s'écrase au sol la vermine humaine, et les vrais cons se battant contre l'intérêt du Royaume dirigé par ces reines qui, si elles sont humaines, n'en sont pas moins Six Reines.


Mercredi 13 janvier - 1h18

Attention, texte explicitement sexuel

Et j'aime comme j'aime, plutôt mal que bien. Des corps j'en ai aimés des dizaines l'espace de quelques minutes. On se rencontre, on s'attache, on se donne à l'autre et on l'abandonne. Des queues j'en ai aimées des dizaines que j'ai sucées et qui m'ont enfilé. Des bouches j'en ai exploré par centaines pour une fraction de seconde ou quelques minutes en privé. Des mains j'en ai connues presque autant qui m'ont palpé, caressé, tripoté ; certaines se sont aventurées entre mes jambes, ont saisi fermement mes couilles et les ont malaxées, ont pincé fortement mes tétons, se sont frayées un chemin à travers la raie de mon cul. Je me suis attaché à tous ces corps, je les ai aimés et je veux les retrouver. Tous ces corps que j'ai aimés, mais aucun homme, aucune âme. Et je rêve de cet homme que j'aimerais, avec qui je me projetterais dans l'avenir, qui saura me faire rêver. Je rêve comme je rêve, plutôt mal que bien, parfois même un rien.


Lundi 25 janvier - 0h05

Zazie enfin dans le métro (en référence à Zazie dans le métro de Raymond Queneau)

- Tu causes, tu causes, dit Zazie, c'est tout ce que tu sais faire !

Là c'est trop, pensa le contrôleur, et bien qu'il tenta d'être compréhensif au début, il décida de lui donner une contravention. C'est que le contrôleur, à force de poser des questions comme épourcoua ou komenselassefétile, avait commencé à énerver la fillette. Tout a commencé lorsque le contrôleur a remarqué que le ticket n'était pas imprimé et que Zazie lui avait répondu que le portique avait tourné et qu'elle ne savait pas que le billet devait être imprimé et que même si elle est économe elle n'est pas une resquilleuse tout de même meussieu et qu'il n'y avait peut-être plus d'encre dans l'imprimante. Cela ne serait pas arrivé si le contrôleur ne lui avait pas demandé son ticket silevouplé. C'est que Zazie avait pris le métro. En bonne jeune fille de son temps, elle avait acheté le ticket à un distributeur automatique. Dès qu'elle était arrivée à la Gare de Lyon, elle savait ce qu'elle voulait voir à Paris : le métropolitain, ce petit chemin de fer urbain et souterrain qui transporte des hommes et des vies d'un bout à l'autre de Paris.

- Contravention mon cul !

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11 décembre 2009

Instantanné 68

Les instantanés, ce sont de petits écrits écrits le soir. La dernière chose que je fais avant de me coucher, après la journée. Ça fait quelques lignes, ça prend quelques minutes. Ce sont des petites histoires, des poésies, des pensées, des phrases seules. Les instantanés, ils sont écrits à la suite de mon journal intime abandonné. Ce n'est sûrement pas pour rien.


Dimanche 6 décembre - 0h25

Panne de stylo. Ça tombe bien, il y avait aussi une panne de tête.

Une faible lueur provenait d'une fenêtre de la voiture 8. Intrigué, je montai à bord. Il s'agissait d'un téléphone portable oublié sur un siège. Un SMS venait d'arriver. Ile ne m'était sûrement pas destiné, mais je décidai de le lire. "Mélanie, qu'est-ce que tu fous bordel ? 3h que j'essaye de te joindre !" Le téléphone affichait le prénom de l'expéditeur : Laura. J'entrai dans l'intimité de cette Mélanie. D'abord, le journal d'appels : 18 appels manqués de Laura depuis 3 heures, en effet. J'allais regarder la suite quand je reçut un nouveau texto : "Mél déconne pas, je dois savoir pourquoi tu m'ignores. Ta Laura." Eh bien, Laura, je pensais, tu peux toujours l'attendre, ta réponse. Je repris mes investigations. A 16h38, Mélanie appelle "papa portable". A 16h37 "papa maison". L'appel dure quelques secondes. A 15h02, Victor pendant 5 minutes. A 14h48, "Aurélie fac" pendant 13 minutes. Les autres appels remontaient à plusieurs jours. Ensuite, je regardai les SMS. Un seul envoyé dans la journée, à Laura : "Le train vient de partir. A ce soir. Je te textote quand je suis chez mes parents. Bisous." Une réponse à 14h02, 3 minutes plus tard : "Pas de problème. Vivement ce soir, ça va être l'éclate ! Je t'embrasse ma pintade !" Puis le SMS qui m'a alerté il y a quelques minutes.

J'imaginai les dernières heures de Mélanie. Ce devait être une étudiante qui rentrait chez ses parents. Le train avait dû partir vers 13h55. Après presque une heure de trajet, elle devait commencer à s'ennuyer. Alors elle a décidé d'appeler des amis de la fac, Aurélie puis Victor. Elle a ensuite essayé de joindre son père pour lui rappeler l'heure d'arrivée. Comme il ne répondait pas sur le fixe, elle l'a appelé sur le portable. En arrivant à la gare, elle s'est levée et son portable a dû glisser de sa poche et tomber sur le siège. Après, je n'avais plus aucun indice. Je savais juste que Laura tentait désespérément de la joindre. Mais qui était cette Laura ? Une amie d'enfance, probablement. J'étais encore à mes réflexions quand un nouveau SMS arriva. "Je t'aime mais je te quitte. J'en ai marre de t'attendre. Je préfère te quitte en te le disant plutôt qu'en t'ignorant comme tu le fais avec moi. Laura." C'était donc ça. Sa copine.

A présent, une question me hantait et me hante encore depuis ce temps là : pourquoi Mélanie n'a pas cherché un autre moyen pour joindre Laura ?


Alors, pourquoi ? A vos claviers, jvoudrais bien faire la suite, mais jsais pas comment :D

18 novembre 2009

Instantannés 66 et 67

Les instantanés, ce sont de petits écrits écrits le soir. La dernière chose que je fais avant de me coucher, après la journée. Ça fait quelques lignes, ça prend quelques minutes. Ce sont des petites histoires, des poésies, des pensées, des phrases seules. Les instantanés, ils sont écrits à la suite de mon journal intime abandonné. Ce n'est sûrement pas pour rien.


Lundi 16 novembre - 22h57

Toutes ces sirènes dans nos villes. La sirène de l'usine à l'heure du changement d'équipe. La sirène qui emporte les blessés. La sirène du métro qui va se fermer. La sirène de la banque cambriolée. La sirène qui va éteindre le feu. La sirène de la voiture qu'on veut voler. La sirène quand une bombe va tomber. La sirène qui fait courir les coupables et frémir les innocents. Toutes ces sirènes dans ma vie. Et Charlotte, mi femme, mi thon.


Mardi 17 novembre - 23h47

J'attends le train de 16h38, un livre à la main. Je suis assis dans le hall des départs, face au tableau d'affichage. Une épaisse fumée noire sort de la cheminée de la Lison, fabuleuse locomotive aux performances inégalées. Le mécanicien rajoute du charbon pour la pousser encore plus fort. La Lison avance à vive allure sur la ligne Paris - Le Havre, et entraîne avec elle ses joyeux vacanciers et ses jeunes enfants qui vont découvrir la mer. Mon train a déjà 10 minutes de retard alors qu'il n'est pas encore parti. Tant pis, ça me laissera le temps de lire encore quelques pages. La pauvre Lison est dans une tempête de neige. Elle s'est arrêtée et n'arrive plus à avancer. Le mécanicien met toute son énergie à déneiger la voie, mais rien n'y fait, la neige continue à tomber et empêche la Lison de repartir. Alors il va vers les passagers, leur demande de l'aide. Finalement ils se dirigent vers la maison du garde-barrière qui a préparé du café. Le mécanicien y retrouve sa cousine. Tout le monde parle dans la bonne humeur, malgré le retard qui s'accumule et cette Bête Humaine toujours bloquée par la neige. J'entends un coup de sifflet. La Lison va partir. Enfin. Mais pourtant, les passagers restent chez le garde-barrière. Il neige encore. Et le mécanicien parle avec sa cousine. Mais alors, ce coup de sifflet ?... Mais c'est mon train qui s'en va !

11 novembre 2009

Instantanné 65

Les instantanés, ce sont de petits écrits écrits le soir. La dernière chose que je fais avant de me coucher, après la journée. Ça fait quelques lignes, ça prend quelques minutes. Ce sont des petites histoires, des poésies, des pensées, des phrases seules. Les instantanés, ils sont écrits à la suite de mon journal intime abandonné. Ce n'est sûrement pas pour rien.


Dimanche 8 novembre - 23h12

Un bateau sur l'eau
Paquebot pas que beau
Un bateau sous l'eau
Paquebot plus très beau

Un bateau sur l'eau
Voilier voiles liées
Un bateau sous l'eau
Voilier voiles pliées

Un bateau sur l'eau
Trimaran trime hareng
Un bateau sous l'eau
Trimaran très marrant !


Quand je vous dis que je débloque...

11 novembre 2009

Presque bouillon et autres conneries

Ce soir je vous présente une nouvelle recette, dans la même optique que la presqu'omelette. J'ai voulu me faire un petit bouillon parce qu'il me restait un demi cube de bouillon de poulet du week-end. Alors j'ai mis de l'eau à chauffer dans une casserole, j'ai mis le demi cube, et je suis allé chercher les vermicelles dans l'armoire de salle de bain (vous savez, le modèle avec le miroir) qui fait office de buffet. Pas de vermicelles. Alors j'ai éteint la plaque et j'ai sorti la casserole. Et j'ai appelé maman. "Allô maman c'est moi, dis, j'ai encore fait une bêtise, j'ai voulu faire un potage, j'ai mis l'eau à chauffer avec le cube, mais j'ai pas de vermicelles, qu'est-ce que je fais, le cube n'est pas encore dissous, je le récupère et je peux le mettre dans une soupe en brique ou tu penses que ça va pas être bon et que je le jette ?" "Quoi ? j'ai pas compris." Finalement, j'ai jeté l'eau et le cube et j'ai cuit ma soupe en brique nature. Donc je repose la casserole sur la plaque, je mets la "soupe" dedans, tellement épaisse qu'on aurait dit de la pâte à gâteau vert asperge avec des champignons dedans. J'ai pas le temps de rajouter de l'eau que c'est déjà en train de bouillir, c'est dingue les plaques électriques. A part que tellement que c'était épais, le bouillonnement, ça faisait plutôt le bruit d'une mitrailleuse. Finalement, j'ai mis de l'eau, j'ai dilué tout ça, j'ai baissé la plaque (même si je pense pas que ça ait changé quelque chose au final...) et j'ai laissé chauffer quelques minutes, le temps de mettre la table. Donc j'ai mangé ma soupe que même diluée j'ai pu m'amuser à  rassembler seulement d'un côté de l'assiette, une tranche de jambon et une tranche de mortadelle à la coupe de chez Carrefour parce que dès qu'on veut quelque chose d'un peu plus original que le jambon de paris découenné dégraissé ou le blanc de poulet nature c'est des paquets par 4 minimum, 3 feuilles de salades pas encore trop flétries de la salade de 1kg 400 achetée 1€ sur le marché samedi pour pas payer 1€20 pour le sachet de 70g de chez Carrefour, un paquet de chips de chez Carrefour parce que j'ai beau chercher les producteurs sur le marché ils en font pas, un bout de fromage qui a traversé la France à pied puis en voiture puis en Corail Téoz puis en métro parisien et pour finir TGV, et une mousse à la banane sauce chocolat (sisi, ça se mange). Et j'ai fait la vaisselle. Et c'est à ce moment-là que je me suis rendu compte que j'ai mangé ma soupe dans une assiette plate.


Une petite réflexion qui a même pas une demi-heure. " Y a un truc qui serait super, ça serait de rajouter quelques jours au milieu de la semaine sans cours. Genre 3 jours entre le mercredi et le jeudi, histoire de pouvoir rattraper le retard. On les appelerait dissertedi, ménagedi et reposedi." Ça me ferait du bien je crois, parce que je débloque pas mal en ce moment.

4 novembre 2009

Instantannés 62 à 64

Les instantanés, ce sont de petits écrits écrits le soir. La dernière chose que je fais avant de me coucher, après la journée. Ça fait quelques lignes, ça prend quelques minutes. Ce sont des petites histoires, des poésies, des pensées, des phrases seules. Les instantanés, ils sont écrits à la suite de mon journal intime abandonné. Ce n'est sûrement pas pour rien.


Samedi 17 octobre - 0h45

Un jour, il viendra vers moi, il sera grand et fort. Des visages, des figures, j'en aurais vu tant. Mais son allure, grand et fort, qui vient vers moi. Mes yeux le dévisagent. Si grand et fort. Mon esprit le défigure. Il vient vers moi. Son visage, sa figure défigurée, si grand, si fort, défigure mon esprit qui vient vers moi si fort, si fort.
Il me dépasse sans même me remarquer. Mais un jour, il viendra vers moi, il sera grand et fort. Dimanche, peut-être lundi, peut-être pas.


Samedi 24 octobre - 0h55

Ça doit être Queer as folk qui m'inspire comme ça.

Peur. Peur de la panne de réveil, le matin. Peur et fascination du métro, le matin. Peur de la panne et du retard. Peur de Maryvonne, on sait jamais ce qu'elle peut nous pondre cette connasse. Même pas peur du métro le soir. Trop crevé pour y penser. Un peu peur du type bizarre, quand même. Y a toujours un type bizarre dans le métro. Peur en rentrant des courses, tard dans le soir, devant le centre commercial et dans la rue entre le métro et chez moi. Toujours des mecs qui traînent, par là-bas. Peur de traverser la route au mauvais moment. Peur du type que je vais rencontrer pour la première fois tout à l'heure. Peur qu'il ne soit pas celui qu'il prétend être. Peur en me baladant seul dans des ruelles sombres. Peur que ce soit marqué en gros sur mon front, GAY avec un Y plutôt qu'un I, et que ça déplaise à un pauvre type prêt à tout avec un flingue qui passe comme par hasard au même endroit que moi au même moment que moi et qu'il me voie et qu'il le voie et qu'il me bute. Une peur absurde qui me ronge. Peur de mourir. Peur de vivre.


Lundi 2 novembre - 23h22 (modifié le 4 novembre à 22h15)

Trouver un stylo, et le faire fonctionner, c'est de plu en plus compliqué ici...
Retour aux sources, pour le plaisir.

Des pierres, du ciment, du béton, de l'acier, du verre. Du neuf dans de l'ancien. C'est une jolie gare qu'ils nous ont fait, chacun apportant un peu de son époque. C'est la première fois que je viens dans cette gare. Je suis assez à l'avance, si bien que le quai n'est pas encore indiqué. J'en profite pour faire un tour. Émerveillé par la composition architecturale, je n'en remarque pas moins un beau jeune homme adossé contre un pilier de fer. Je tente une approche.
- T'as du feu ?
- Désolé, ne fume pas.
- Moi non plus, de toute façon.
Mais quel con je suis. J'ai jamais fumé de ma vie.
- Et euh... t'as l'heure ?
Il n'est pas plus dégourdi que moi... demander l'heure, dans une gare. Je regarde la pendule la plus proche.
- 16h34, c'est marqué là-haut.
Je reste un instant près de lui, absorbé par son corps, cette halle, son style, son allure, sa majestuosité, sa grandeur, sa voix, ses voies... La petite voix me sort de cette torpeur.
- Le train Corail Teoz numéro 3641 à destination de Toulouse-Matabiau entrera en gare voie F. Il desservira les gares de Brive-La-Gaillarde, Souillac, Gourdon, Cahors, Toulouse-Matabiau.
Je me baisse pour ramasser mon sac. Je me rends compte qu'il fait comme moi.
- Tu prends ce train ?
Nous avons posé la même question au même moment.
- On pourrait voyager ensemble, si tu veux.
- D'accord.
Je lisais dans ses grands yeux bleus l'espoir de passer un agréable voyage, peut-être plus long que le Limoges - Toulouse qui nous attendait. Et chaque fois qu'à nouveau le train s'ébranle, je m'imagine sur une banquette entre Limoges et Toulouse dans les bras d'un garçon aux grand yeux bleus, en train de refaire le monde à deux.


Précisions

Reprise d'un service minimum après une longue période d'arrêt... Arrêt que je ne m'explique pas. Enfin, si, un peu quand même. Manque de temps, depuis que j'ai une télévision notamment...
Je ne suis vraiment pas satisfait du dernier, je suis parti avec plein d'idées, je les ai un peu toutes mélangées, et ça fait vraiment brouillon. C'est pour ça que ça a déjà été modifié, et ça risque de l'être à nouveau... Peut-être que je vais exploiter le thème des gares et des voyages un peu plus profondément. Cette insatisfaction ne me décourage pas, au contraire, elle me pousse à améliorer. J'espère redonner quelques nouvelles dans relativement peu de temps...

Le premier, un mélange entre 2 chansons que j'ai déjà évoquées (ou pas), The man I love et Des visages des figures.

Le deuxième, au début je fais allusion que je regarde Queer as folk le vendredi soir (quand je vous disais que la télé ça me prend du temps...) et que ça faisait 2 vendredis de suite que j'écrivais. Et Maryvonne, c'est une prof de chez nous, une bonne prof, mais avec une très forte personnalité, hypocrite, désagréable, imprévisible, et toussa.

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